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L'autonomie

Conduite autonome : état actuel et perspectives 2025-2026

Mis à jour

Depuis plusieurs années, le concept de conduite autonome s’installe dans le monde de l’automobile. Où en est-on aujourd’hui ? Quelles sont les avancées effectuées sur ce sujet ? Focus sur cette promesse révolutionnaire qui tarde à voir le jour. 

Quels sont les avantages, les limites, et les défis éthiques et de sécurité de la conduite autonome ?

Confort et réduction du stress au volant, lois et législations, sécurité et responsabilité : voyons ensemble les avantages, limites et défis éthiques de la conduite autonome.

Les avantages de la conduite autonome

Bien que controversée, la conduite autonome offre à première vue quelques avantages notables tels que :

  • Le confort : les trajets pour se rendre sur son lieu de travail ou en vacances, pourraient par exemple devenir des moments de sieste ou de repos.
  • La réduction du stress : ne pas avoir à rester alerte quant à son environnement routier pourrait en théorie réduire le stress du conducteur et des passagers, notamment dans le cas d’une conduite de nuit.
  • La sécurité routière : la majorité des accidents sont causés par des erreurs humaines ; la conduite autonome permettrait donc de les réduire drastiquement.
  • La fluidité du trafic : conduite autonome rime également avec trafic fluide ; l’une des finalités recherchées est notamment d’éliminer les embouteillages.

Les limites de la conduite autonome

Néanmoins, certaines limites se dessinent clairement :

  • Le temps et l’argent : la conduite autonome est une technologie longue à développer et à mettre en place car elle nécessite le travail de centaines voire de milliers d’ingénieurs, qui doivent s’assurer que leurs prototypes soient fonctionnels avant de pouvoir imaginer réaliser des tests à grande échelle et ensuite, une éventuelle commercialisation. Et tout cela à un coût.
  • La loi et les réglementations : le développement de cette nouvelle technologie dépend également des lois et réglementations en vigueur en France et dans l’Union européenne (UE).
  • Le délaissement des systèmes d’aide à la conduite (ADAS) [à mailler] : si l’on prend l’exemple de Tesla, la course à la conduite autonome qu’a entamée son créateur Elon Musk vise, dans ce cas précis, à remplacer les systèmes ADAS classiques qui fonctionnent pourtant bien, plutôt que d’envisager une complémentarité entre ces technologies.
  • La cohabitation avec les véhicules classiques : les avantages et objectifs de la conduite autonome ne seraient atteints que si la totalité des véhicules en circulation étaient des véhicules autonomes. Or, avant d’imaginer cela, il faut d’abord penser à un moyen de faire circuler voitures autonomes et classiques sur les mêmes routes, ce qui n’est pas une tâche facile.

Conduite autonome et défis éthiques

Enfin, et comme pour toute innovation, il faut également se pencher sur la question de l’éthique. En voici les défis :

  • La sécurité : la technologie n’étant évidemment pas infaillible, nous ne sommes pas à l’abri d’accidents causés par des voitures autonomes. Dans ce cas-là, il faut déterminer comment minimiser les risques : qui faut-il sauver en priorité lors d’un accident, les passagers ou les piétons et autres usagers en danger ? L’intelligence artificielle (IA) jouera très certainement un rôle majeur à la résolution de ce problème.
  • La responsabilité : en cas d’accident, qui nommera-t-on responsable : le constructeur, le propriétaire, l’IA ? La réponse n’est à première vue pas si évidente que cela…
  • La cybersécurité : qui dit objet connecté dit objet piratable, et une voiture ne déroge pas à la règle. Il faudrait donc également prendre en compte l’aspect RGPD et les flux de données qui circuleront.

Quelles sont les implications et l'impact du cadre réglementaire sur le déploiement des véhicules autonomes en France ?

L’impact du cadre réglementaire en vigueur freine la commercialisation car les investissements sont lourds (expertise, assurance, sécurité…).  

Actuellement, les véhicules autonomes sont encore en phases de tests expérimentaux sur le sol français. 

Bien que certaines zones géographiques soient dédiées à ces tests expérimentaux, les routes dites « ouvertes » doivent être parcourues avec un conducteur afin de pouvoir reprendre le contrôle du véhicule en cas de besoin. 

Aussi, certaines routes sont plus simples à réguler que d’autres, ce qui crée des « zones blanches » dans lesquelles cette technologie n’est pour le moment pas utilisable. Les phases de tests n’en sont donc qu’à leur commencement.

Quels sont les défis technologiques et d'infrastructure pour atteindre le niveau 5 de conduite autonome ?

Le « niveau 5 » de la conduite autonome, c’est-à-dire l’autonomie complète de la voiture sans aucune intervention humaine, nécessite des technologies et infrastructures de taille.

Les défis technologiques liés à la conduite autonome de niveau 5 sont un ensemble d’outils et de programmes d’IA ultra-performants. Cela concerne les capteurs de tous types (radars, lidars, caméras) ainsi que la prise de décision en temps réel par l’intermédiaire de l’IA.

Aucune défaillance n’est tolérée, ce qui rend la tâche plus complexe qu’elle ne l’est déjà. Enfin, comme évoqué plus tôt, le niveau de cybersécurité doit être maximal, tout comme la précision de la géolocalisation des véhicules afin d’éviter les collisions et accidents.

En ce qui concerne les infrastructures, l’enjeu est immense et pour le moment presque irréalisable. En effet, l’idéal serait de disposer de routes dotées d’une signalisation claire et visible en toutes circonstances, ainsi que d’un balisage hors-norme.

Les feux, radars, panneaux et autres infrastructures doivent être en mesure de pouvoir « communiquer » avec les véhicules autonomes afin d’anticiper tout événement et ainsi de pouvoir y réagir instantanément.

Ceci nous amène à la question du réseau : ces communications doivent pouvoir être effectuées absolument partout et en permanence, sans interférence ni coupure, aussi bien sur les routes principales que sur les routes rurales, qu’en ville ou dans les tunnels.

Enfin, tout cela nécessiterait un entretien permanent afin d’éviter toute défaillance, car la moindre baisse d’exigence pourrait fausser les communications et ainsi compromettre de tous les objectifs énumérés précédemment.

Quels sont les différents niveaux de conduite autonome et comment ont-ils évolué ?

Il existe six niveaux de conduite autonome, comme définis par Society of Automotive Engineers (SAE), qui vont de 0 à 5. Plus le niveau de conduite autonome est haut, plus l’humain disparaît des commandes du véhicule. Voici quelques caractéristiques de ces différents niveaux :

  • Niveau 0 : l’humain est seul maître des commandes du véhicule (direction, freinage, accélération…) et l’aide à la conduite se limite à des aides passives comme le radar de recul par exemple.
  • Niveau 1 : ici, le conducteur a la possibilité d’être assisté sur la direction ou la vitesse du véhicule (régulateur de vitesse et assistance de maintien dans la voie).
  • Niveau 2 : le véhicule est capable de réguler sa vitesse et sa direction de façon automatique mais le conducteur doit rester prêt à intervenir et garder les yeux sur la route ; les voitures Tesla en sont actuellement à ce stade.
  • Niveau 3 : le véhicule a la capacité de prendre le contrôle complet dans des conditions de trafic lent (embouteillages) et sur autoroute. Le conducteur peut lâcher le volant mais doit toujours se tenir prêt à intervenir si le système le lui signale. Par exemple, Mercedes-Benz a obtenu l’autorisation pour certaines routes en Allemagne grâce à son programme Drive Pilot.
  • Niveau 4 : le véhicule peut se déplacer en toute autonomie, mais seulement dans les zones spécifiques comme mentionnées plus haut. Les « robotaxis » possèdent ce niveau d’autonomie mais seulement aux Etats-Unis pour le moment. Si la situation dépasse les capacités de l’IA, le véhicule s’arrête automatiquement et envoie un signal d’aide à distance pour résoudre le problème rencontré.
  • Niveau 5 : ultime et dernier niveau d’autonomie (autonomie totale), aucun véhicule n’est à ce jour concerné. L’objectif est ici de créer un véhicule totalement autonome en toutes circonstances et sans aucune intervention humaine afin de justement remplacer l’humain au volant.

Impact de la conduite autonome sur l'économie et l'emploi, et perception du public et des constructeurs

La conduite autonome a un impact sur l’économie mondiale et sur l’emploi.

En effet, la conduite autonome ne transforme pas seulement nos façons de nous déplacer : elle redessine aussi les équilibres économiques, les dynamiques de l’emploi et la relation entre citoyens et technologie.

Entre promesses de croissance, craintes de pertes d’emplois et méfiance face à une innovation encore imparfaite, son déploiement s’accompagne d’enjeux économiques et sociaux majeurs. Les trois paragraphes suivants analysent ces dimensions.

Quel est l’impact de la conduite autonome sur l’économie mondiale ?

Ce marché pourrait générer des centaines de milliards de dollars en valeur chaque décennie selon McKinsey, grâce à la réduction d’accidents, au gain de productivité, aux services (robotaxis, logistique) et économies de carburant.

La conduite autonome aura vraisemblablement un énorme impact macro-économique et commercial (à l’échelle mondiale) car cette technologie s’inscrit indéniablement comme l’un des progrès les plus susceptibles de voir le jour d’ici quelques années, tout au plus.

Dans ce sens, McKinsey estime l’opportunité financière du marché mondial entre 300 et 400 milliards de dollars à horizon 2035 et ce, seulement pour les véhicules particuliers. Le cabinet américain estime également que l’économie grandira davantage grâce à des revenus récurrents par le biais des services comme la mobilité partagée et les mises à jour logicielles.

Quel est l’impact de la conduite autonome sur l’emploi ?

La conduite autonome fera peu à peu disparaître certains métiers comme chauffeur VTC, livreurs ou routier.

D’ailleurs, là où McKinsey y voit une opportunité financière hors-normes, l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE)met en garde : l’impact dépendra fortement des politiques d’accompagnement mises en place pour pallier la disparition de certaines professions, même si de nouvelles verront le jour (notamment dans l’IA).

Comment la conduite autonome est-elle perçue par le public ?

Les plus jeunes acceptent davantage la conduite autonome que les plus âgés, les jeunes ayant grandi dans un environnement d’innovations technologiques. Les anciennes générations sont plus prudentes à ce sujet car elles font légitimemet confiance à ce qu’elles ont toujours connu.

La perception du public est essentielle car il s’agit des futurs consommateurs. La majorité de ce public connaît le concept de la conduite autonome mais se montre tout de même prudente.

Selon des enquêtes au sein de l’UE (Eurobaromètre) et aux Etats-Unis (Pew), les bénéfices attendus par cette technologie sont largement acceptés. En revanche, une large majorité exprime légitimement une forte attente sur les questions de sécurité et de responsabilité liées à la conduite autonome.

La réussite des phases de tests est donc une condition sine qua non pour convaincre et surtout rassurer le public, afin de découler sur la mise en vente et la mise en circulation de ce type de véhicules.

Comment les constructeurs automobiles se positionnent-ils face à la conduite autonome ?

Les marques qui misent tout (ou presque) sur la technologie investissent le plus, afin d’être les premiers à atteindre les niveaux 4 et 5 d’autonomie. Parmi ces marques  : Tesla, Cruise (GM) et Waymo (développée par Google). Logiciel et volume de données sont leur crédo.

D’autres constructeurs plus « traditionnels » misent davantage sur la fiabilité et la réglementation, comme les marques allemandes Mercedes-Benz, Audi et BMW, ainsi que des marques innovatrices comme Volvo et Hyundai.

Enfin, la conduite autonome peut nécessiter une consommation importante d’électricité ; le défi sera donc d’accroître l’autonomie des voitures électriques autonomes et de leur batterie, ainsi que d’optimiser l’implantation de borne de recharge  bornes de recharge.

FAQ

1 – Des marques françaises développent-elles des véhicules autonomes ?

Oui, plusieurs marques françaises comme Navya, EasyMile, Valeo, ou Stellantis (groupe Peugeot-Citroën) développent actuellement des véhicules autonomes.

Un projet national nommé SAM a également vu le jour afin de tester une cinquantaine de véhicules sur plusieurs territoires nationaux.

2 – Quel est le coût actuel de l’option de conduite autonome ?

Tesla propose pour le moment deux options de conduite autonome en France : la première est facturée 3800€, la deuxième environ 7500€.

Le constructeur allemand BMW propose un dispositif “classique” à 1950€, un dispositif de niveau 2 à 2250€ et un dispositif de niveau 3 à 6000€ TTC.

3 – Quand pourra-t-on acheter un véhicule 100% autonome ?

Des véhicules autonomes de niveau 4 sont prévus pour la période 2027-2030. Quant aux véhicules autonomes de niveau 5, il faudra à priori attendre au moins 2035.

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